Témoignages
& Critiques

20 ans au Grand Théâtre de Bordeaux
Le 40ème Anniversaire


Grand Théâtre de Bordeaux

  

En 1971, le Grand Théâtre de Bordeaux engagea Wladimir Skouratoff comme chorégraphe et maître de ballet. C’est maintenant le 40ème. anniversaire de son activité en tant que tel, qui s’est déroulée pendant 20 ans dans ce théâtre de manière modeste et silencieuse ; c’est dans cette ville de Bordeaux qu’il a décidé de passer le reste de sa vie.

Durant sa carrière en tant que danseur étoile de la compagnie du Marquis de Cuevas, il avait déjà crée  plusieures chorégraphies à la demande de ce dernier, comme «Scarlattiana», «Perlimplinade» et «Roméo et Juliette» (en collaboration avec trois autres chorégraphes). Après le démantèlement de la compagnie, il commença une sorte de périple à travers différents théâtres européens, dans lesquels il travailla en tant que danseur et chorégraphe : à Strasbourg, Genève, Marseille, Nice, Belgique.

Sa tâche en tant que chorégraphe ne fut rien de moins que de former pour le Grand Théâtre une compagnie de ballet qui corresponde exactement aux définitions rigoureuses de la grande tradition franco-russe de la danse, suivant les orientations de Marius Petipa, qui est considéré comme «le père des ballets-russes» originaux, et qui avait aussi avec certitude eu une grande influence sur le Grand Théâtre de Bordeaux avant de s’installer définitivement à Saint-Pétersbourg en 1847.

Marius Petipa en 1898

  

Une fois installé définitivement à Bordeaux, sa tâche en tant que chorégraphe commença, selon les propres mots de Skouratoff, avec le ballet «Daphnis et Chloé» de Ravel, puis une longue liste d’oeuvres personnelles, des reprises des grands ballets classiques et contemporains et des chorégraphies pour des opéras et des opérettes, à propos desquelles nous avons eu beaucoup de mal à nous documenter ; en effet, quand nous avons consulté personnellement en 2006 les archives municipaux du Grand Théâtre de Bordeaux, nous nous sommes aperçues qu’ils n’étaient malheureusement pas complètes.

Il fut donc nécessaire de faire confiance, pour une part, à l’excellente mémoire de Skouratoff lui-même et, d’autre part, aux informations que nous avons pu obtenir à partir d’autres sources, établissant ainsi une liste exhaustive de ses créations que nous avons transcrite plus bas.

En information complémentaire, nous devons souligner que Skouratoff, à la tête de la compagnie de ballet de Bordeaux, fit des hommages à Sergei Diaguilew en 1979, au Marquis de Cuevas en 1982 et à Georges Balanchine en 1984, ce qui révèle sa noble attitude de reconnaissance et d’admiration pour ces figures essentielles de la danse.

Nous devons aussi signaler que la compagnie de ballet de Bordeaux donna sous sa direction des spectacles dans différents remarquables théâtres français, comme le rappelle le magnifique catalogue du Théâtre du Casino de Vichy, que nous avons commenté dans une section précédente. A de multiples occasions, Skouratoff  invita de grandes figures de  l’Opéra de Paris, comme Cyril Atanasoff, Claire Motte, Colette Marchand, Elisabeth Platel , Sylviane Bayard, Noëlla Pontois, Ghislaine Thesmar, Olivier Pardina, Rudy Bryans et d’autres.

Nous souhaitons faire ressortir le fait que, si on a quelquefois reproché à cet immense artiste d’avoir été surtout un repreneur des grands ballets classiques et contemporains au détriment de ses créations propres, nous pensons personnellement que, précisément, c’est la tâche d’un véritable «héritier de la grande tradition franco-russe de la danse», comme nous l’avons dit maintes fois au sujet de Skouratoff dans ces pages. Et nous croyons que personne ne peut nier que son véritable legs aux générations futures est celui d’un dévouement total et d’un service passionné à la danse ; et ce n’est pas n’importe quel danseur ou chorégraphe qui aurait pu le faire.

Notre sincère hommage, donc, à une des figures les plus complètes et les plus géniales de la danse de tous les temps, et qui, malheureusement, n’a jamais peut-être eu la reconnaissance qu’il aurait mérité.

Des oeuvres personnelles et des reprises
GRANDS BALLETS CLASIQUES

Giselle (Adam-cor.Coralli, Perrot)
La belle au bois dormant (Tchaikowsky-cor.Marius Petipa)
Casse-noisette (Tchaikowsky-cor.Ivanov)

 

  

Lac des cygnes (Tchaikowsky-cor.Petipa, Ivanov)
La fille mal gardée (Hertel-cor.Dauverbal)
Coppelia (Delibes-cor.Saint-Léon)
Pas de quatre (Pugni-cor.Perrot)

 

  

BALLETS CONTEMPORAINS

Dances Polovtsiennes (Borodin-Fokine)
L’oiseau de feu (Stravinsky-Fokine)
Le spectre de la rose (Weber, Berlioz-Fokine)
Le tricorne (Falla-Massine)
Les créatures de Prométhée (Beethoven-Lifar)
Aubade (Poulenc-s/Lifar)
Bolero (Ravel-s/Nijinska)
Bourré fantasque (Chabrier-s/Balanchine)
Constantia (Chopin-s/Dollar)
Prisionnier du Caucase (Katchaturian-s/Skibine)
Pas de trois (Glinka-s/Balanchine)
Angora (Rachmaninoff-s/Balanchine)
Etudes (Czerny-s/Lander)
Les Forains (Sauguet-s/Petit)
Parade (Satie-s/Massine)
Symphonie des psaumes (Stravinsky-s/Balanchine)
Le bal des cadets (Strauss-s/Lichine)

Skouratoff dans Le Tricorne

  

CHORÉGRAPHIES ORIGINALES

Daphnis et Chloé (Ravel)
Musique de l’eau (Haëndel)
Concerto nº 2 (Saint-Saëns)
L’ombre (Lambézal-Duthil)

Colette Marchand, danseuse étoile de la création mondial
de «L’Ombre» de Lambézal-Duthil, chorégrafie de
 Wladimir Skouratoff en 1972

  

Cendrillon (Prokofiev)
Concerto nº 2 (Prokofiev)
La morte rouge (Curtioux)
Lost illusion (Curtioux)
Un dimanche à l’aube (Chostakovitch)

 
 

Cyril Atanasoff
qui a dansé à la création d’ «Un dimanche
  à l’aube», dont le sujet était la Révolution Russe de
  1917,  aux grands reprises de «Casse-noisette»,
   «Coppelia» et «Giselle» et aux «Dances Polovtsiennes» en 1988

 

Claire Motte,
danseuse étoile qui dança avec Cyril
Atanasoff à la Grand Gala Chorégraphique de
Décembre 1971 au Grand Théâtre de Bordeaux

Symphonie classique (Prokofiev)
L’histoire du soldat (Stravinsky)
Troisième Suite (Bach)
La nymphe aux yeux de nuit (Mort et transfiguration de R.Strauss)
Les deux pigeons (Messager)
Feux d’artifices (Haëndel)
Billy the kid (Copland)
Pierre et le loup (Prokofiev)
Roméo et Juliette (Prokofiev)
Entertainement (Gershwin)
Une histoire du ballet (Menuet-Divertissement (Lulli), La Sabotière (extracto de "La fille mal gardée" (Hertel), Le songe d’une nuit d’été (Mendelsohn), Dances Polovtsiennes (Borodin) y Concerto en Fa (Gershwin) Concerto (Jolivet) Danses eslaves (Dvorak)

Ce spectacle était intégré par «Passion» (Dumont)
et les Divertissements de l’acte 3ème. de La belle au bois dormant (Tchaikowsky)

  

Le chant du Morava (Dvorak)
Concerto en Fa (Gershwin)
Symphonie en Ut (Bizet)
Alborade (Rachmaninoff)
Chout (Prokofiev)
La cathédrale du silence (Lambézal)
Enigme variations (Elgar)
La grotte de Fingale (Mendelsohnn)
La leçon (Vivaldi)
Don Juan (Strauss)
La rose écarlate (Sinfonía nº 6 deTchaikowsky)
Le jeu du miroir de bois ("Escenas dramáticas" de Massenet)
L’arbre (Sauguet)
Passion (Dumont)
De Paris sur Seine à Vienne sur Danube
D’Offenbach à Strauss
Nos folles années (Le tango argentin-Le Charleston-Deauville)

 
 

Rudy Bryans,
danseur étoile invité, qui a dansé
   en «Casse-noisette» et en «Cendrillon»

 

Wilfriede Piollet,
danseuse étoile invité à danser  
à l’Hommage à Balanchine en 1984

                                                     


Noëlla Pontois et Cyril Atanasoff en «Giselle»
 à la reprise  de Wladimir Skouratoff en 1985

  

OPÉRAS

La Traviata (Verdi)
Les pecheurs de perles (Bizet)
Lakmé (Delibes)
Le nozze di Figaro (Mozart)
Nabucco (Verdi)
Don Giovanni (Mozart)
Don Quichotte (Massenet)
Manon (Massenet)
Don Juan (Glück)
L’amour sorcier (De Falla)
Eugène Oneguin (Tchaikowsky)
Veronique (Messager)

OPÉRETTES

Andalousie (López)
Valses de Vienne (J.Strauss)
Trois Valses (O.Strauss)
Rose de Noël (Lehar)
L’opéra d’Aran (Bécaud)
Violettes Imperiales (López)
La vie parisienne (Offenbach)
Rose-Marie (Harbach-Hammerstein)
La chaste Suzanne (Gilbert)
Viva Napoli (López)
Les mousquetaires au covent (Varney)
La parade du printemps (Stolz)
Trois contes russes
Phi-Phi (H.Christiné)
La fille de Mme.Angot (Lecoq)
La Grande Duchesse de Gerolstein (Offenbach)
Un chapeau de paille d’Italie (Lafarge)
Ciboulette (R.Hahn)
Quatre jours à Paris (López)
La belle Helène (Offenbach)
Le pays du sourire (Lehar)
Paganini (Lehar)
Fortunio (Messager)
La veuve joyeuse (Lehar)
Le Baron tzigane (Strauss)
La dame blanche (Boildieu)
Balalaika (Posford-Grun)
Mediterranée (López)
La belle de Cadiz (López)
La fille du tambour-major (Offenbach)
Les cloches de Corneville (Planquette)
Les 28 jours de Clairette (Roger)
L’auberge du cheval blanc (Gilbert-Stolz)
Le chanteur de Mexico (López)
Les saltimbanques (Ganne)

Traduction: Elisabeth van Moere